Les grands projets immobiliers, les déménagements sont des sujets stratégiques pour les Directions Générales et constituent aussi souvent des sujets confidentiels car le déménagement d’un siège ou d’un site emblématique est rarement une fin en soi, et impacte en outre sur les organisations.

La Commission Immobilière de l’EBG a réuni une vingtaine d’acteurs, Directeurs Immobilier ou DRH, le 24 mars dernier, sur cette thématique, et voici en synthèse ce que l’on peut retenir des échanges :

Les projets immobiliers sont de vrais projets de transformation, des projets sociaux et des projets stratégiques. Leur réussite passe par la prise en compte de lignes directrices fortes et de bonnes pratiques  sur lesquelles tous se sont accordés.

 Lignes directrices fortes

 

  1. TRANSPARENCE. Compte tenu des enjeux de ces projets une réelle transparence s’impose en amont quant aux raisons qui ont motivé ces projets. Cette transparence repose sur un dialogue social avec les IRP très tôt, exposant les motifs de ces projets, en tenant compte du poids de l’inconscient collectif et des faux procès qui peuvent en résulter … In fine ce dialogue vise à faire des IRP des alliés, et non pas des opposants,  dans une logique de co-construction sur les projets …
  2. SPONSOR. Le succès de ces projets est en outre conditionné par leur niveau de sponsoring, qui doit être a minima du niveau COMEX. En complément d’un sponsoring fort, il conviendra aussi veiller à l’exemplarité de l’encadrement et en particulier de l’encadrement intermédiaire.
  3. CONDUITE DU CHANGEMENT. La dynamique de conduite du changement nécessite d’être prise en compte pour toutes les populations et tout au long du projet afin de porter les bons messages.

Bonnes pratiques

  1. Mettre en avant ce qui a bien marché sur des projets similaires, au titre de l’exemplarité, via des témoignages.
  2. Mettre en place des équipes pluridisciplinaires avec un chef de projet assurant le lien entre Dir Immo, DSI et DRH notamment. Le chef de projet peut être judicieusement issu des métiers.
  3. Associer les futurs occupants, en collectant leurs attentes et en les impliquant dans certains choix (mobilier par exemple), ce qui permet de moduler les propos des IRP.
  4. Mettre en place des « accords de méthode » avec les syndicats, permettant de normer le dialogue social dès l’intention de procéder à un déménagement, en instaurant des jalons de présentations aux IRP en fonction des échéances du projet.
  5. Développer des échanges « off » avec les IRP sur des thématiques choisies

Freins identifiés

 

  1. Le dialogue social est souvent altéré par un professionnalisme des représentants syndicaux très perfectible, parfois déconnectés des réalités, et qui se cantonnent à une posture d’opposition systématique…
  2. Le phénomène est en outre amplifié par le manque de clarté et de maîtrise en général quant aux thématiques qui doivent faire l’objet d’une consultation ou d’une info / consult sur de tels projets.

En outre, le développement du flex-office, dopé par un battage médiatique important, induit par le télétravail, et accentué par les nouvelles technologies et les nouvelles générations, change la donne.

Il met notamment en lumière un décalage entre l’accélération des besoins de flexibilité immobilière et la longueur des cycles immobiliers d’une part et la lente évolution du droit social d’autre part.

Finalement cette tendance inéluctable amène les organisations et les partenaires sociaux à sorti du paradigme « 1 homme – 1 poste de travail » et à repenser le rôle de l’individu au sein de la collectivité … 

Contact: Ludovic Legendre, Directeur