Dans le sillage des vagues d’externalisation et de délocalisation,
 le secteur public, traditionnellement cloisonné, peut gagner à s’ouvrir aux entreprises privées, à établir des partenariats tant sur la prestation de service qu’elle propose que sur son organisation interne. Une telle orientation permet de faire face aux réductions budgétaires : en favorisant les synergies, les autorités administratives, chacun le comprend, réduisent aussi les coûts. Notons au passage qu’il est possible de réaliser des économies dès la phase de planification, de construction et de mise en œuvre d’un projet. Hélas, en dépit des nombreux points de rapprochements, les administrations publiques peinent à mettre en pratique une véritable coopération quand
il s’agit d’une entreprise privée. La crainte de perdre du pouvoir ou de l’autonomie, le manque d’expérience, la peur de l’échec enfin, expliquent ces réticences. Résultat : les 28 pays membres et 99 régions de l’Union européenne ont préféré développer des projets séparément plutôt que d‘appliquer ensemble les lois et réglementations européennes. Chacun sait pourtant que les initiatives fondées sur la coopération ne peuvent avoir lieu en vase clos et qu’elles doivent toujours mener à des situations mutuellement bénéfiques, être basées sur la confiance qui ne s’instaure pas en un jour. Cependant, si une série de premières étapes ne sont pas respectées, il est impossible d’exploiter le potentiel de ces initiatives et de créer des services innovants.

Conséquences

  • Les surcoûts inutiles entravent la capacité d’une organisation à prendre seule en charge des services et projets potentiels.
  • Les frais de maintenance, de développement et de gestion des systèmes d’information augmentent et les processus de coopérations publiques-privées sont affaiblis.
  • Les services fournis entre les régions manquent de cohérence et transforment la prestation en véritable « loterie de codes postaux » au détriment de citoyens lésés par l’incapacité de l’administration territoriale à fournir des services de base de manière homogène.
  • L’innovation ralentit, notamment dans les technologies informatiques.

Actions

  • Il conviendrait d’identifier des projets d’évaluation avec des partenaires de confiance pour savoir comment gérer les aspects juridiques, structurels et techniques du processus de coopération.
  • Il serait utile de désigner un responsable, au plus haut niveau, capable de coordonner les différents projets associant le secteur public et les entreprises privées.
  • Il faudrait mettre en place des structures qui institutionnalisent le travail coopératif, par exemple en partageant des centres informatiques ou des prestataires de services, ou bien encore suscitant des conférences interministérielles ou des conseils informatiques consultatifs.
  • Nous préconisons enfin d’adopter la coopération comme méthode d’application des lois et des réglementations, même si les partenaires possibles traitent le même problème à différents moments.

Auteur:
Jon Abele, Associé