Si les taux de croissance économique affichés par le continent dans les années 1990 et au début des années 2000 ont laissé croire à un véritable « essor africain », la chute des cours des matières premières en 2014 a levé le voile sur une réalité teintée d’instabilité et de défis. La croissance économique de la majorité des pays d’Afrique est alors basée sur un modèle d’exportation entièrement dépendant des matières premières, et une industrie qui demeure de loin le maillon faible des tissus économiques africains.

Aujourd’hui, jamais les appels en faveur de l’industrialisation du continent ne se sont faits aussi pressants. Entreprises, investisseurs, bailleurs de fonds : l’industrialisation de l’Afrique est au centre des préoccupations de tous les acteurs. Chacun reconnaît son potentiel économique immense.

Les économies africaines se sont prématurément désindustrialisées car la réallocation de la main d’oeuvre s’est orientée vers des services à faible niveau de productivité, limitant le potentiel de croissance du secteur manufacturier. Pour éviter le piège de l’informalité et le chômage chronique, l’Afrique doit s’industrialiser.

Rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) sur les « Perspectives économiques en Afrique 2019 ».

La crise du Covid-19 a remis en une de l’actualité la question de l’industralisation tant de l’Europe que de l’Afrique par rapport à l’Asie. Les réorientations d’usines marocains, rwandaises ou sud-africaines sur les masques ou gel hydro-alcooliques en 2020, la question des semi-conducteurs au premier semestre 2021 ou bien encore l’annonce de Moderna en octobre 2021 de l’ouverture d’une usine de vaccins en Afrique illustrent cette tendance de fond.

En tenant compte des erreurs du passé, le continent doit donc élaborer de nouvelles stratégies industrielles. Pour ce faire, l’Afrique doit s’appuyer sur ses avantages comparatifs tels que la croissance démographique attendue ou encore ses immenses ressources naturelles, et les transformer en avantages concurrentiels.

Les stratégies industrielles risquent néanmoins d’être vaines si elles ne sont pas complétées en parallèle par des politiques d’accompagnement audacieuses pour atteindre les objectifs d’accroissement du niveau de vie et de réduction de la pauvreté. Elles doivent soutenir une croissance forte, résiliente et durable sur le continent en assurant le déversement positif des effets de l’industrialisation dans les autres secteurs de l’économie.

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