Tout commence le 1er juillet 1946 à 9h34 dans un atoll des îles Marshall nommé Bikini.
Les Américains y font exploser « Able », la quatrième bombe atomique de l’histoire, au cours de l’opération « Crossroads », opération qui consiste en une série d’essais nucléaires et qui se trouve être la dernière expérimentation du projet Manhattan. Cinq jours plus tard, le français Louis Réard lance un maillot de bain « révolutionnaire » qu’il baptise du nom de l’atoll de Bikini. Surfant sur l’effet de mode, il le commercialise avec ce slogan : « Le bikini, la première bombe anatomique ! ». Je jure que tout est vrai et j’en veux pour preuve la photo qui représente l’explosion de la bombe « Baker » coulant des navires tests dans cet atoll.
Le reste est plus connu. La bombe A, communément appelée « bombe atomique », est fondée sur le principe de la fission nucléaire et utilise des éléments fissiles comme l’uranium-235 ou le plutonium-239. Pour obtenir une explosion atomique, il faut déclencher une réaction en chaîne. Pour cela, il faut avoir une quantité suffisante de matière fissile appelée « masse critique ». Atteindre la masse critique permet de déclencher la réaction en chaîne, la dépasser de l’ordre de 3 (masse sur-critique) rend la réaction explosive. La bombe larguée sur Hiroshima, Little Boy (0,015 Mégatonnes), était une bombe A par insertion, celle de Nagasaki une bombe A par implosion.
La bombe H, communément appelée « bombe thermo-nucléaire » tire son énergie de la fusion de noyaux légers. La bombe H est une bombe à trois étages fission-fusion-fission. La première bombe à fission entraîne une très forte augmentation de la température qui déclenche la fusion. On utilise par exemple du lithium, accompagné d’un cœur de plutonium-239 et d’une enveloppe d’uranium-238. La plus grosse bombe H à avoir jamais explosé, Tsar Bomba (57 Mégatonnes) était à même de provoquer des brûlures au 3ème degré dans un rayon de 100 km.
Auteur :
Sébastien Hubert, Senior Consultant