Les nouveaux entrants dans le secteur automobile sont féroces (Google, TomTom, Nokia, etc.). Les voitures autonomes font évoluer les modèles de coûts et opèrent un renversement du poids des acteurs de l’industrie automobile. L’expertise est désormais entre les mains des concepteurs des modèles de traitement de données puisque les enjeux techniques sont déjà maîtrisés. S’ajoute également les opérateurs de réseaux télécoms qui ont un rôle majeur à jouer dans la gestion des flux de données. La voiture connectée pourrait devenir, à l’image de l’iPhone d’Apple, un véritable «killer app » faisant basculer totalement le secteur en quelques années.

Nous représentons ici le degré d’impact de ces nouvelles technologies sur les principaux acteurs des secteurs automobile et ferroviaire :


Impacts des voitures connectées et autonomes sur le secteur automobile

Consultez également les résultats de nos prospectives menées en collaboration avec Pac-Online sur le développement des voitures connectées en Europe: Connected Car in Europe – Strategies and Technologies for Connected Driving.

Le secteur des assurances sera particulièrement impacté. Différents modèles sont envisagés : mise en place d’un fond de compensation par les acteurs de la profession,  souscription des constructeurs à une assurance couvrant l’ensemble de leur flotte… Les assureurs, carrossiers et réparateurs devront revoir leurs modèles économiques s’ils souhaitent conserver un seuil de rentabilité suffisant dans un contexte de baisse probable de l’accidentologie.


Impacts des trains connectés et autonomes sur le secteur ferroviaire

Ces changements devront être anticipés par les pouvoirs publics. La taxation des véhicules autonomes devrait baisser (en raison de leur caractère plus sûr / moins énergivore). Les conditions d’usage des infrastructures routières devront être revues, et avec un mode de facturation proportionné à cet usage. La règlementation devra être adaptée et les infrastructures devront être renouvelées et « connectées » : les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer dans la phase de déploiement de ces nouvelles technologies.

Bien que le secteur ferroviaire semble encore aujourd’hui avoir une longueur d’avance sur le segment du transport de marchandises de masse / sur longue distance, celle-ci est fragile. Dès lors que les derniers blocages techniques et réglementaires au déploiement du camion autonome et de la conduite en peloton seront levés, la compétitivité du secteur ferroviaire s’affaiblira et les enjeux d’innovation du secteur ferroviaire seront encore plus forts. La question de la facturation de l’usage des infrastructures routières sera alors critique.

Les enjeux communs de la gestion des données

Des algorithmes complexes doivent assurer la cohérence entre l’homme, le véhicule et son environnement. A l’instar de l’avènement des big data dans le secteur ferroviaire, jamais la voiture n’a été autant dépendante des nouvelles technologies de communication.

Comme pour le train, des volumes très importants de données seront échangés entre les véhicules et les infrastructures. Qui sera propriétaire de ces données (propriétaire du véhicule, constructeur automobile, gestionnaire d’infrastructure, etc.)? Comment traiter toutes ces données ? Les échanges seront plus complexes que dans le ferroviaire puisqu’on peut imaginer des flux d’informations entre les véhicules. La mise en place de protocoles standards et de normes d’échange des données entre les marques automobiles sera nécessaire et devra être encadrée par les pouvoirs publics.

Auteurs:
Edouard Chambalu, Analyst
Martial Soulie, Manager
Nicolas Martchenko, Consultant
François Lanquetot, Associé