La trésorerie a toujours eu droit à une attention particulière au sein des directions financières. Son imbrication avec les réalités de l’exploitation, mais aussi son rôle clé dans la réussite des opérations sur les marchés financiers, peuvent justifier une certaine liberté de mouvement.
Les arguments traditionnels en faveur d’une certaine indépendance du trésorier vis-à-vis du management — lié au besoin de flexibilité et de réactivité face à l’urgence et à l’imprévu — lui ont permis, dans de nombreuses entreprises, d’aller jusqu’à imposer ses politiques, pratiques et systèmes d’information aux autres fonctions support. Néanmoins, les trésoriers se montrent plus frileux dès qu’il s’agit de rendre des comptes aux équipes avec lesquelles ils n’ont pas de lien hiérarchique direct, en particulier leurs collègues comptables.
Dans ces organisations, le trésorier se positionne comme seul décideur sur les sujets concernant la fonction trésorerie, reléguant son management à un rôle d’informé et de simple valideur.
L’exemple le plus probant se situe dans la tendance à mettre en place un système d’information complet – et complexe – dédié spécifiquement au pilotage de la trésorerie.
Dans ce secteur, les outils sont souvent spécialisés sur un domaine fonctionnel en particulier (le suivi des cotations sur les marchés financiers par exemple.). Cela explique leur multiplicité au sein d’un même groupe.
Cette multiplicité d’applications comporte plusieurs inconvénients :
De surcroît, plus le système est customisé, plus il est difficile à adapter aux changements du secteur et de la réglementation dans le futur.
Cependant, à l’heure du Cloud et des solutions prêtes à l’emploi, il est attendu du trésorier et de son outil de travail, non seulement une réactivité opérationnelle, mais également une communication plus fluide auprès des décideurs.
Sur ce sujet :
Alors que plusieurs enquêtes mettent en lumière le souhait des trésoriers d’être davantage impliqués dans la prise de décision par le top management, leur implication est, à ce jour, jugée insuffisante. La fonction trésorerie s’étant souvent bâtie sans chercher à s’intégrer au reste de l’organisation, elle se retrouve aujourd’hui en difficulté pour communiquer efficacement au-delà de son équipe.
Les disruptions dans la chaîne de valeur opérationnelle et les variations soudaines de l’activité commerciale et financière requièrent une proactivité des dirigeants pour affecter les ressources et les financements là où l’impact de la crise se fait sentir. Or, comment l’entreprise peut-elle se mobiliser rapidement face aux perturbations des périodes de crise si elle peine à établir le lien entre la vision opérationnelle et la vision cash du groupe ? Une piste pour réconcilier ces deux visions se trouve dans une des pièces centrales de l’architecture applicative du groupe : l’ERP. Si les informations fournies par l'ERP ne sont pas exhaustives, ou même toujours fiables à 100%, elles contribuent à apporter des éléments de précision aux prévisions de trésorerie, et permettent de confronter le forecast au réalisé.
Nous avons la conviction que le trésorier a tout à gagner en se joignant à une réflexion globale sur la fonction trésorerie, et de manière plus ciblée, sur son adhérence avec le reste de la fonction finance pour mieux piloter l’activité, tout en prenant en compte le contexte d’incertitude économique.
Autrice: Madeleine Keopraseuth