Considérées par l’Union Africaine comme la « sixième région du continent », les diasporas sont au centre de nombreuses réflexions stratégiques concernant l’Afrique et ses perspectives d’avenir. Leurs membres inventent en continu leur rôle dans le développement du continent. Cette tendance se traduit par de nouvelles dynamiques des diasporas, tant en termes de trajectoires de carrière que de projets de vie.
Ce « point de vue » se veut porteur d’une vision dynamique et prospective des diasporas africaines. Il s’appuie sur deux convictions :
Toutefois, les deux tiers des fonds mobilisés auprès des diasporas servent de filet de sécurité sociale et pallient les besoins de financement de la vie courante (alimentation, frais de scolarité, frais de santé etc.). Si ces ressources répondent à de vraies problématiques du quotidien, elles n’irriguent pas les circuits formels de création de richesses (PME, projets de développement, infrastructures).
De plus, un obstacle rencontré par cette volonté de contribuer au développement du continent est le coût des transferts de fonds. Les taux pratiqués par les leaders de ce service font perdre à l’Afrique près de 1,6 milliard d’euros chaque année2.
De nouvelles modalités ont vu le jour dans le secteur privé afin de remédier à ces difficultés :
Des solutions innovantes, comme l’equity crowdfunding, se développent également pour soutenir des projets africains. Le secteur public, quant à lui, a des leviers à activer dans ce domaine via des initiatives telles que la mise en place de diaspora bonds ou la facilitation des processus administratifs d’investissement pour les citoyens de la diaspora.
Les diasporas évoluent en continue entre leur univers d’origine et celui dans lequel elles vivent. Cette double culture en fait un atout particulièrement pertinent pour les entreprises. De plus, les diasporas peuvent avoir un « intérêt personnel à faire avancer le continent »3 et s’illustrer comme élément clef de succès sur de nouveaux marchés. L’enjeu majeur autour de leur recrutement réside dans la mise en place d’une culture d’entreprise inclusive, via un ancrage sur le terrain, et une gouvernance favorable leur permettant d’être force de proposition dans leurs rôles.
Les diasporas ont toujours été vecteurs de progrès et de transformations sociales. Au-delà de leurs contributions financières, elles agissent également par leur apport de compétences, leur engagement politique, culturel et social. En Afrique, les premiers modèles réussis de l’implication de la diaspora dans ses rôles variés émergent en continu dans différents pays. Les acteurs de changement que sont les gouvernements, les entreprises, la société civile et les bailleurs, ont une opportunité à saisir en développant leurs propres modèles pour impliquer cette communauté ayant à cœur de contribuer à la réussite de l’Afrique.
1 The African Institute of Remittances, 2018
2 Le monde : « D’ici à 2030, les frais sur les transferts d’argent ne dépasseront plus les 3 % », 2016
3 A Multilateral Approach for Optimizing Africa’ s Access to Strategic Human Talent, African Social Science Review 2016