Digital : Malakoff Humanis, Vyv et Pro BTP au capital de Cegedim Santé - Plus de détails

C’est une opération majeure dans l’univers de l’assurance, dans laquelle trois poids lourds du secteur placent des pions dans l’écosystème prometteur de la santé numérique.

Cegedim Santé, filiale de Cegedim développant des solutions digitales à destination des professionnels de santé et des patients, s’apprête à procéder à une augmentation de capital. Et ce sont les groupes de protection sociale Malakoff Humanis et Pro BTP, ainsi que le groupe mutualiste Vyv qui devraient injecter 65 millions d’euros dans la structure.

Dans le cadre de cette opération, Cegedim Santé devrait faire l’acquisition de Mes Docteurs, filiale de télésanté du groupe Vyv.

Cegedim Santé a développé le site de prise de rendez-vous médical Maïa, mais également des logiciels de cabinet, de téléconsultation, des bases de données de médicaments, des logiciels de prescription, de facturation ou encore de communication entre les professionnels de santé et leurs patients. Cegedim Santé affirme que 100.000 professionnels de santé utilisent déjà ses solutions.

Les impacts pour les OCAM

Création de synergies : la crise sanitaire a engendré une hausse spectaculaire du nombre de téléconsultations en France et dans le Monde. Les complémentaires santé - ayant permis le développement des réseaux de soins - y voient l’opportunité de proposer de nouvelles offres de soins en téléconsultation, à l’image de l’entrée au capital de Cegedim Santé par les trois assureurs, ou des partenariats noués entre assureurs et sociétés de télémédecine (dont le plus récent est celui de Groupama avec QARE, leader de la téléconsultation en France)[1].

Modèle serviciel : l’entrée au capital de Cegedim Santé par les trois assureurs est un nouveau pas vers la digitalisation massive que connait le secteur de la santé, notamment avec la mise en place du service public « Mon Espace Santé », proposant un catalogue d’applications référencées par les pouvoirs publics (ex: livraison de médicaments, calcul des restes à charge…). Les solutions de Cegedim Santé pourraient y figurer sous réserve de labellisation. Cette opération montre également que les OCAM souhaitent proposer des programmes serviciels complets aux assurés et se positionnent sur l’ensemble de la chaîne de valeur

 

Quelques chiffres clés

  • 88% : part des Français adeptes de services numériques pour leur parcours santé[2]
  • 22% : part des Français utilisateurs réguliers de téléconsultations[3]
  • 370 M€ : valorisation de Cegedim Santé[4]

Lola Health, la nouvelle assurance santé qui répond au besoin des femmes - Plus de détails

Lancée le 8 mars 2022 à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Lola Health officialise son entrée sur le marché assurance-santé. Cette start-up met en place un contrat collectif qui prend en charge des soins spécifiques à la santé des femmes. On y retrouve des soins classiques (médecine générale, dentisterie, ophtalmologie) et une vingtaine de soins qui concernent les femmes comme les tatouages du sein post-reconstruction mammaire, les traitements de médecine douce pour l'endométriose, les tests d'infertilité ou encore les chirurgies de reconstruction du périnée. Ces derniers sont peu, voire non remboursés par les mutuelles et les assureurs santé historiques.

Les impacts pour les OCAM

Prise en charge des actes hors nomenclatures ou non remboursables : alors que les Français sont de plus en plus nombreux à recourir à ce type de soins (ex: psychologie, ostéopathie…) - phénomène renforcé par les impacts négatifs de la pandémie sur la santé - ces derniers demeurent non pris en charge par le régime obligatoire, à l’exception des consultations en psychologie dont le remboursement sera encadré par le dispositif « MonPsy » à partir d’avril 2022. Dans ce contexte, il est d’autant plus important pour les OCAM de répondre aux attentes des assurés sur la prise en charge de ce type d’actes.

Réponse aux besoins spécifiques des assurés : les complémentaires santé doivent également se différencier en répondant aux besoins spécifiques de certains assurés, à l’instar par exemple des offres individuelles spécifiques aux Seniors, aux indépendants ou des offres collectives pour les fonctionnaires. Certaines populations, non ciblées « traditionnellement », sont par ailleurs une opportunité de diversification non négligeable. En France, 1 femme sur 10 est atteinte de SOPK ou d’endométriose[9]

 

Quelques chiffres clés

  • 71% des Français ont déjà eu recours aux médecines douces[7]

  • + 27% de consultations de psychologues en France entre octobre 2020 et mars 2021[8]

  • 1 femme sur 10 est atteinte de « SOPK » ou d’endométriose[9]

L’IA au service de l’assurance de personnes - Plus de détails

Après avoir adressé le marché de l’assurance automobile et habitation, Shift Technology met également ses solutions à disposition des assureurs santé et prévoyance pour améliorer leur ratio combiné, renforcer leur conformité réglementaire et automatiser leurs processus de gestion des prestations. Explications avec David Dumas-Lattaque, Head of Customer Success Health & Life France de Shift Technology.

« Après la détection de fraude automobile et habitation, nous avons très vite constaté que d’autres lignes métier, comme la santé, connaissaient également des failles dans leur système, et ce, sur plusieurs volets, générant des coûts additionnels pour les assureurs : à la fraude viennent également s’ajouter les abus, les paiements à tort... Nos études préalables et les statistiques des différents instituts nationaux nous ont convaincus du bien-fondé d’adresser ce marché. Nous avons ensuite élargi notre offre dédiée à l’assurance de personnes, en adressant de nouvelles problématiques allant au-delà de la fraude en assurance santé : la détection de fraude en prévoyance, la lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme en santé, prévoyance et vie, ainsi que l’automatisation de la gestion des prestations. Nos technologies sont aujourd’hui pleinement capables d’accompagner tous les types d’acteurs : mutuelles, institutions de prévoyance, compagnies d'assurance généralistes, délégataires de gestion et courtiers délégataires… »

Les impacts pour les OCAM

Gestion des prestations : l’usage de l’IA, permettant l’automatisation d’un certain nombre de process, répond à plusieurs enjeux, notamment : l’amélioration de la qualité de service pour l’assuré (délais de traitements réduits), une automatisation des tâches répétitives et à faible valeur ajoutée, et ainsi une diminution des coûts de traitement.

Fraude à la prévoyance : l’usage de l’IA permettrait d’aider les gestionnaires à détecter les cas de fraude potentiels, notamment en prévoyance. En effet, bien que moins fréquente qu’en santé, la fraude à la prévoyance a souvent des répercussions financières beaucoup plus lourdes pour les organismes d’assurance[10].

LCB-FT (Lutte Contre le Blanchiment et le Financement du Terrorisme) l’utilisation de l’IA, combinée aux technologies d’automatisation, permettrait de traiter en temps réel l’ensemble des dossiers et d’améliorer la pertinence des alertes LCB-FT générées en réduisant le taux de faux positifs. Un gain de temps considérable pour les Directions de la Conformité, pouvant alors se consacrer à des analyses plus approfondies.

 

Quelques chiffres clés

  • Jusqu’à 30% de gains de coûts opérationnels liés à l’automatisation de la gestion des sinistres santé[11]

  • 23 Mds€ de cotisations en prévoyance (contrats individuels et collectifs) en 2020[10]

  • ≈ 90% des alertes LCB-FT correspondent à des faux positifs[12]

La prévoyance, un levier de croissance pour la mutualité - Plus de détails

Les mutuelles possèdent encore très peu de parts de marché malgré des efforts de développement engagés depuis la fin des années 2000.

C’est dans ce contexte que les mutuelles ont un besoin impérieux de se diversifier, pour palier à la tension sur leur marché natif de la complémentaire santé :

  • Sortir de l’approche mono-produit en diversifiant leur offre ;
  • Elargir les canaux de distribution, en s’appuyant par exemple sur des réseaux de courtage ou en établissant de nouvelles alliances ;
  • Intégrer la digitalisation des parcours adhérents, pour prendre en compte l’évolution de leurs attentes : selfcare, relation instantanée (chat, mail), rôle et impacts des réseaux sociaux…
  • Compléter leur offre par un panel de services pour offrir un meilleur accompagnement aux adhérents.

La prévoyance, apparait alors comme un axe stratégique, permettant à la fois d’améliorer les marges techniques et d’apporter une réponse plus globale aux entreprises et aux assurés. Elle permet également de recentrer les mutuelles sur l’humain, l’une des valeurs fondatrices de la Mutualité. Moins présentes historiquement que les assureurs ou les institutions de prévoyance sur ce marché, la prévoyance offre aux mutuelles de réelles perspectives de croissance.

Les impacts pour les OCAM

Tensions sur le marché de la santé : l’environnement du marché de la santé connait une véritable mutation caractérisée par une « course » à l’atteinte d’une taille critique (50% du CA du marché est réalisé par 20 organismes[13]), par l’utilisation des offres de services comme principaux vecteurs de croissance, et par de nombreuses évolutions réglementaires (ANI, 100% Santé…). Cette concurrence intense constitue un frein à la réévaluation des prix et entraine des charges de plus en plus importantes liées aux services proposés.

Croissance du marché de la prévoyance : au-delà d’un équilibre technique plus attractif - qui reste tout de même à nuancer au regard de l’augmentation des durées moyennes d’absence des salariés entre 2019 et 2021 (+20%)[14]) - 3 à 4 millions de travailleurs salariés non-cadres du secteur privé ne sont toujours pas couverts en prévoyance[15]. A cela, s’ajoute une dynamique de croissance sur le segment de la prévoyance individuelle, avec des travailleurs non-salariés insuffisamment assurés.

 

Quelques chiffres clés

  • 8 % des cotisations en prévoyance sont collectées par des mutuelles[16]

  • 1/3 des risques liés à la prévoyance ne sont pas couverts[17]

  • 1 TNS (Tavailleur Non Salarié) sur 2 n’est pas couvert en prévoyance[18]


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