Malgré une tendance marketing forte sur certaines « marques françaises », une étude de l’Insee [1] montre que les biens manufacturés « Made in France » ne représentent que 36 % du marché. Ceci est d’autant plus vrai pour le matériel électronique, sourcé principalement de l’autre côté de la planète, notamment en raison des délocalisations massives menées ces dernières décennies dans une logique d'augmentation de la rentabilité.
On comprend donc le rôle du consommateur dans cette transition : infléchir par son acte d’achat les entreprises à relocaliser tout ou partie de leur production. D’autant plus que le contexte actuel a remis au cœur du débat nos habitudes de consommation et nous fait réfléchir à l’impact de nos actes d’achat sur l’économie locale, la planète et les conditions de production.
Mais alors, quelle est réellement la part des français concernés voire impliqués dans cette transition ? Selon une étude HARRIS[2], seulement 20% d’entre eux considèrent la consommation responsable comme une règle de vie. Certes ces chiffres évoluent dans le bon sens, mais la majorité n’y voit encore qu’un objectif vers lequel tendre dans le meilleur des cas. Par ailleurs, nous constatons que ces problématiques ne touchent qu'un partie restreinte de la population : celle ayant des revenus plus aisés.
Dans un contexte de plus en plus pressant pour l’environnement, il paraît urgent de passer de la volonté à l’action concrète pour une consommation responsable de nos ressources (acheter moins, acheter mieux). Pour autant, acheter responsable a un coût. Or, le surcoût de produits issus d’une production responsable vs. des produits « classiques » n’est souvent pas négligeable.
Des études ont montré que les français seraient prêt à payer plus cher un produit fabriqué en France, et fixent cette limite à 5% ou 10%.
La crise sanitaire que nous traversons accélère ces réflexions. Au-delà du critère d’achat des consommateurs, c’est désormais un critère pour les employés. Avec les nouvelles régulations à venir, il sera plus que jamais nécessaire pour les entreprises de réfléchir à de nouveaux business model, à développer l’éco-conception ou encore à proposer de nouvelles offres alternatives à faible impact. L’objectif étant, à terme, d’allier développement durable, et rentabilité.
Quels sont les critères pris en compte par les français qui souhaitent s’engager dans une consommation plus responsable ?
Au delà du « Made in France » c’est une transformation de leur business model et une transparence accrue sur la traçabilité des produits qui sont aujourd’hui demandées aux entreprises. Il est grand temps que cette demande soit entendue.
Contacts :
Ambre Fischer, Manager
[1] Étude Insee sur les habitudes de consommations des français envers Le « made in France »
[2] Enquête HARRIS sur la responsabilité et éthique dans la consommation
[3] Site de PICTURE ORGANIC CLOTHING sur le « Made in France »
[4] Comparaison des coûts de main d’œuvre dans le monde, Journal Du Net