En 2022, le secteur du transport et de la logistique était le 5e recruteur en France. Les crises sanitaires et géopolitiques ont démontré le rôle vital de ces activités pour le développement du territoire et de sa souveraineté mais des difficultés persistent autour de nombreux métiers. 

BearingPoint vous partage 4 leviers pour renforcer l’attractivité et l’acceptabilité des activités logistiques : 

  • Accompagner l’évolution des métiers et des compétences 
  • Favoriser l’inclusion et la diversité 
  • Accompagner la transformation culturelle de votre organisation 
  • Rendre les activités logistiques plus acceptables 

Accompagner l’évolution des métiers et des compétences 

Malgré des besoins urgents de recruter des ressources qualifiées, nombreuses sont les entreprises qui peinent à recruter et à former des ressources dotées de compétences adaptées. France Logistique et l’AFT ont réalisé en 2022 une cartographie des nouveaux besoins en emploi engendrés par les attentes des filières clientes (Automobile, Aéronautique, Chimie, Pharmaceutique, Agriculture, Pêche, Construction, Distribution / commerce) mais aussi par les évolutions et innovations à venir dans le secteur. Il en résulte que toutes ces filières, sans exception, font face à des défis d’ordre technologique, environnemental, sociétal, réglementaire ou démographique. La démarche prospective emplois-compétences met en exergue les évolutions et innovations à venir de l’activité transport et logistique (nouvelles motorisations, automatisation des entrepôts…) au sein de sept familles d’emploi : 

Opérateur logistique Exploitation logistique Etudes et méthodes Conduite
Le nombre d'opérateurs logistiques croitra, en dépit de l'accélération des cadences, qui nécessitera une forte capacité d'adaptation. La prévision et la gestion des stocks en temps réel deviendront prépondérants, ce qui demandera davantage d'aisance dans la compréhension et l'utilisation des outils digitaux.

Entre performance exacerbée, coordination
multi-acteurs, solutions de plus en plus
complexes à implémenter dans des organisations en place, la dimension stratégique du poste prendra sa place
au coeur des grands groupes, mais mobilisera des capacités d'analyse plus élevées, tenant compte de plusieurs types d'informations et de facteurs externes.

Les métiers de la conduite bénéficieront d'une augmentation des effectifs salariés tant que l'automatisation ne les disruptera pas. 

Leurs tâches feront l'objet d'une transformation du fait de l'adaptation aux aides à la conduite, aux énergies renouvelables et d'une démarche plus commerciale.

Dans le prolongement de l'acte de vente, on attendra du conducteur qu'il possède davantage de compétences relationnelles, et des aptitudes en termes de communication.

Exploitation transport Systèmes d'information Maintenance

Le défi principal des métiers de l'exploitation transport réside dans l'évolution de la transmission des données sur l'ensemble de la chaîne, du donneur d'ordre au client final, et l'interconnexion des systèmes d'information. Il est nécessaire de former dès à présent à l'échange de données informatisées. 

Aussi, les compétences managériales deviendront cruciales pour accompagner au changement l'ensemble des conducteurs, dans un mode de relation plus collaboratif.

Il sera nécessaire à la fois de former les métiers du transport et de la logistique à la digitalisation pour qu'ils soient force de propositions dans la création et l'amélioration continue des outils, mais aussi d'acculturer les profils SI à la logistique. 

Ceux-ci devront en effet savoir repérer et prélever les informations nécessaires pour paramétrer et faire évoluer les solutions informatiques utilisées, et faire preuve de pédagogie pour une meilleure appropriation et adhésion de l'ensemble des équipes.

La quasi-totalité des métiers de la maintenance sont face à des bouleversements technologiques à très court terme. L'équipe technique de demain sera restreinte et polyvalente, communiquant avec les autres services, avec plus de familiarité à la gestion de projet. 

L'exploitation d'informations et la rigueur seront nécessaires pour optimiser l'utilisation des équipements via des logiciels facilitant la maintenance prédictive. Savoir gérer les risques associés à une situation deviendra crucial pour décliner en entreprise des technologies variées.

Source : AFT & France Logistique 

Pour anticiper ces évolutions, une planification stratégique des effectifs est essentielle, à partir de : 

  • La définition des orientations stratégiques en matière de ressources humaines stratégiques 
  • La projection des effectifs existants 
  • La modélisation des besoins en cible 

L’analyse des écarts entre vos effectifs projetés et vos besoins en cible permettra la conception de nouvelles politiques RH et l’évaluation des besoins de redéploiement des effectifs. Rendez-vous ici pour en savoir plus sur notre solution Tiresias de modélisation, de prévision et d’évaluation des impacts humains et financiers de vos transformations RH. 

Favoriser l'inclusion et la diversité

Du point de vue des collaborateurs, les politiques d’inclusion et de diversité sont cruciales pour mieux recruter, former et développer les talents. Le livre blanc réalisé par Intermobility nous apprend que 71 % des répondantes sont pessimistes sur la résolution des inégalités liées à l’inclusion et la diversité au sein de leurs entreprises et formule ainsi des recommandations pratiques afin d’aider les entreprises de transport et de mobilité à combler les écarts en matière de diversité au travail : 

  • Définir la DEI (diversité, égalité et inclusion) comme valeur fondamentale et la communiquer à toutes les parties prenantes 
  • Offrir de la flexibilité tout au long de la vie d’un(e) employé(e) 
  • Être cohérent avec l’ensemble des employé(e)s, peu importe la séniorité 
  • Signaler, mesurer et appliquer 
  • Être l'un des principaux leaders du secteur en matière de diversité, d’égalité et d’inclusion (DEI) 

Du point de vue des clients, le principe de logistique inclusive poursuit l’objectif que tous les consommateurs aient accès aux produits et services de manière équivalente, mais les défis restent nombreux : accessibilité physique, accessibilité numérique, coûts et délais supplémentaires, etc. Plusieurs mesures peuvent permettre d’offrir des services accessibles et inclusifs : 

  • Prendre en compte les besoins d’accessibilité à la conception des projets et opérations logistiques  
  • Sensibiliser les salariés aux enjeux de l’inclusion 
  • Mettre en place des outils numériques adaptés 
  • Rendre les chaînes logistiques plus flexibles 

Pour en savoir plus, consultez notre article : Comment faire de l’inclusion un levier de transformation efficace ? 

Accompagner la transformation culturelle de votre organisation 

Dans son « Manifeste pour une supply chain frugale et désirable », France Supply Chain insiste sur la nécessité de mettre en place des supply chain « porteuses de valeurs fortes reposant sur la collaboration, la solidarité et le sens de nos métiers ». La définition d’une culture d’entreprise porteuse de ces valeurs représente plusieurs bénéfices pour les organisations : 

  • Fierté du collectif des collaborateurs, renforcement de l’engagement individuel et forte attractivité pour les nouveaux entrants 
  • Confiance des investisseurs et renforcement du lien avec les partenaires économiques partageant les mêmes valeurs 
  • Réponse aux attentes des clients finaux à la recherche d’une logistique plus « responsable » 
  • Cohérence avec les politiques nationales et territoriales portées par les acteurs institutionnels 

Le modèle de transformation culturelle de Richard Barrett permet de créer des cultures performantes axées sur les valeurs. Il peut être mis en œuvre à partir d’un Culture Values Assesment (CVA) fournissant une analyse basée sur des données pour comprendre l'alignement, l'équilibre et les valeurs limitantes (peurs, frictions ou dysfonctionnements) de la culture actuelle de l'organisation avec la perception des participants pour établir la culture souhaitée​. Cette enquête repose sur trois séries de questions adressant : les valeurs personnelles actuelles​, les valeurs/comportements de la culture actuelle​ et la culture/comportements souhaités. Cet exercice permet de comprendre comment fonctionne l’organisation en identifiant les 7 niveaux de culture du modèle Barrett. Soit la culture est centrée sur les fondamentaux, soit sur l’évolution, soit sur l’impact sociétal. Chaque niveau du modèle représente un besoin individuel ou collectif : 

Rendre les activités logistiques plus acceptables 

Les flux de marchandises en ville représentent 10% à 20% du trafic routier, d'après les données publiées par le programme Innovations territoriales et logistique urbaine durable (InTerLUD). Accentué par l’essor du e-commerce, la logistique urbaine engendre des externalités (ex. nuisances sonores, circulation difficile, etc.) susceptibles de provoquer des oppositions.  

La stratégie nationale logistique prévoit des conférences régionales de la logistique (CRLog), qui nourriront les stratégies régionales comme les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (Sraddet) ; les schémas régionaux de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) et, au niveau intercommunal, un comité technique de liaison de la logistique urbaine (CTLLU).  

Nous formulons plusieurs recommandations pour une logistique plus acceptable, du point de vue des populations impactées : 

  • Acculturer les acteurs publics aux enjeux de la logistique urbaine 
  • Définir un langage commun et rédiger un récit pour faire accepter la logistique urbaine aux populations 
  • Fédérer les partenaires autour de pactes logistiques métropolitains (ex. Paris a défini une stratégie de logistique urbaine 2022-2026) 
  • Mutualiser les systèmes de réglementation (ex. circulation et stationnement) en s’appuyant sur une autorité de régulation dédiée 
  • Veiller à l’intégration urbaine des infrastructures logistiques (ex. qualité architecturale, mixité d’usage) et à leurs conditions d’exploitation (ex. nuisances sonores, vibrations) 

Auteurs :
- Caroline Perrin, Associée
- Sébastien Marie, Associé
- Edouard Chambalu, Senior Manager

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