Qu’elles soient territoriales, numériques, écologiques ou démographiques, notre société fait face à de profondes transitions que le groupe La Poste se doit d’exploiter pour développer de nouveaux leviers de croissance.
Avec la crise de la Covid-19, ces mutations se sont accélérées et plusieurs tendances sont apparues : augmentation des flux B2C, essor du e-commerce pour les biens de consommation courante, renforcement des circuits courts ou encore innovation des modes de livraison… A leur tour, ces grandes tendances ont permis à de nouveaux concepts novateurs comme la « Cyclologistique », le « Transport fluvial de marchandise » ou encore le « Véhicule au gaz naturel » de voir le jour et de se réunir sous la notion de logistique urbaine durable.
Aujourd’hui, la logistique urbaine durable se définit comme l’acheminement optimal et écologique des flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans la ville. Elle correspond principalement au pilotage des flux physiques de marchandises et de déchets, les flux d’information et les flux financiers entre les différentes parties prenantes d’une chaîne logistique et représente donc une véritable opportunité, notamment pour le groupe La Poste.
Ainsi, dans le cadre de son Plan stratégique « La Poste 2030, engagée pour vous », le groupe La Poste s’engage, d’une part à accompagner ces transitions sociétales en assurant sa mission de Service Public et, d’autre part, à construire la croissance de demain en préparant les nouveaux business models pour devenir en France et en Europe, un acteur central de la distribution et de la livraison décarbonée des biens en zone urbaine.
La transformation des usages et des modes de consommation de notre société (e-commerce/e-procurement, télétravail, etc.) induit mécaniquement l’apparition de nouveaux défis à relever et de nouveaux concepts à maîtriser.
La logistique urbaine durable du futur doit donc être pensée de sorte à intégrer la qualité de vie des citoyens, la dynamique économique de la ville et le développement urbain. Par conséquent, elle représente un véritable enjeu tant en matière de minimisation de l’impact environnemental, de réduction des coûts, de développement de l’immobilier urbain, de création d’emploi ou encore de promotion de nouvelles organisations logistiques.
Acteur historique du secteur, le groupe La Poste a fait de la logistique urbaine à faibles émissions une priorité. Son ambition ? Devenir l’acteur de référence de la distribution et de la livraison décarbonée des biens en zone urbaine, afin que toute marchandise soit distribuée de manière efficace et écologique, tout en lui permettant de développer ses moteurs de croissance et de construire ses business modèles de demain.
Les nombreuses publications portées sur le sujet : « Logistique urbaine : La Poste crée un fond de 500M€ », « Logistique urbaine : La Poste s’engage en faveur de villes plus respirables » ou encore « La Poste s’engage pour une logistique urbaine responsable » sont des faits d’actualités qui revêtent les objectifs du groupe. De même que la multiplicité des investissements de ces dernières années illustre son engagement pour une transition vers une logistique urbaine durable et profitable.
Si le Groupe a enregistré depuis 2013 une baisse de 25% de ses émissions de GES et qu’il est reconnu en France et en Europe, comme un acteur central de la distribution et de la livraison décarbonée des biens en zone urbaine, le bilan économique est quant à lui plus contrasté. En effet, la multiplicité des marques et filiales a rendu son offre de services difficilement lisible pour ses clients et a pu générer des chevauchements de part de marché et des effets de concurrence interne.
D’autre part, dans une logique de décroissance de ses activités liées au Courrier, le groupe a historiquement tenté, pour combler cette baisse, de développer ses nouvelles offres en s’appuyant sur les organisations, moyens et infrastructures courriers : Agents courriers, Tournées Facteurs, PIC, PPDC/PDC… Aujourd’hui cette stratégie rencontre ses limites : malgré une baisse continue, le Courrier représente toujours un volume d’activité significatif. Par conséquent, ses organisations, moyens et infrastructures ne parviennent pas à dégager suffisamment de capacité et de ressources pour accueillir efficacement les activités liées aux nouvelles offres. Ces restrictions et contraintes de capacité constituent un frein opérationnel et commercial aux passages à l’échelle.
Fort de ces constats, en 2022, le groupe décide d’accélérer sa mutation et lance sa nouvelle marque « Log’issimo » qui vise à centraliser l’ensemble des Services de Logistiques de proximité du groupe.
Log’issimo s’adresse aux petites et moyennes entreprises, aux collectivités et couvre un spectre large de prestations :
L’offre de Services Log’issimo, s’appuie notamment sur un nouveau type d’établissement : « les agences Log’issimo, ». Indépendantes des établissements courriers et colis, elles disposent de leur propre modèle opérationnel, organisationnel et économique pour piloter le respect de la promesse client, la Qualité de Service, la compétitivité et la rentabilité.
En première ligne, face à des mutations brutales, le groupe La Poste a considérablement développé son cœur de métier au fil du temps. On le voit depuis plusieurs années s’étendre sur d’autres marchés et diversifier son offre de services :
Le groupe La Poste entend donc accompagner la société dans ses transformations et ainsi respecter son contrat de Service Public tout en mettant l’accent sur les leviers de croissance de demain. Si aujourd’hui son rôle d’acteur « utile à la société » n’est pas à démontrer, le succès et les bénéfices de sa stratégie de diversification et de son repositionnement reste à mesurer et à suivre de près dans les années à venir.
Auteurs :
Gizem Yilmaz, consultante
Geoffroy du Che, manager