D’ici 2043, IATA « prédit que le nombre de passagers aériens doublera » par rapport à 2023 soit 8,6 milliards de passagers. Parallèlement, l'aviation civile est responsable de près de 2,5 % des émissions mondiales de CO2, une part qui pourrait doubler d'ici 2050.
Si les aéroports ne représentent aujourd’hui que 5 % des émissions du transport aérien, soit environ 0,1 % des émissions mondiales de CO₂, leur contribution ne saurait être négligée. À mesure que le trafic croît, les infrastructures aéroportuaires se modernisent, s’agrandissent, et génèrent, elles aussi, une empreinte carbone accrue.
Ce constat prend une acuité particulière en Afrique et au Moyen-Orient, où la croissance annuelle moyenne du trafic aérien atteint 3,6 %, soit près du double de celle des pays occidentaux. Les projets de méga-aéroports s’y multiplient : à Addis-Abeba, Ethiopian Airlines porte un projet de nouvelle plateforme de 100 millions de passagers pour décongestionner l’actuel aéroport de Bole, tandis que Dubaï entend faire de l’aéroport Al-Maktoum le plus grand du monde avec une capacité de 260 millions de passagers d’ici 2033.
Face à cette dynamique, la question de la soutenabilité environnementale des aéroports africains est désormais incontournable. Lors de l’édition d’avril 2025 de la conférence ACI Africa, plusieurs sessions ont été consacrées à cette problématique. Parmi elles, la session intitulée « Financer le chemin vers le zéro émission nette : comment les aéroports africains peuvent-ils tracer la voie vers l’objectif 2050 ? » a rappelé que les aéroports du continent ont, plus que jamais, un double rôle à jouer : soutenir la croissance économique et touristique à travers des infrastructures performantes, tout en s’inscrivant dans les trajectoires de décarbonation de plus en plus strictes au niveau international. L’événement a également mis en avant des mécanismes de financement innovants, des partenariats stratégiques et des exemples d’intégration des énergies propres dans les opérations aéroportuaires.
Car, au-delà des efforts encore largement méconnus — achats d’énergie verte, électrification des véhicules de piste, optimisation des opérations au sol… — certains aéroports émergents innovent à grande échelle.
À titre d’exemple, l’aéroport de New Chennai, en Inde, s’approvisionne à 90 % en électricité solaire produite sur site, là où Paris Aéroport n’atteint encore que 15 %.