Cette question n’a pas encore la ferveur du grand public mais sera, sans aucun doute et plus vite que prévu, une priorité pour les responsables marketing. En effet notre attention est à ce jour focalisée sur l’affrontement technologique à venir entre les constructeurs automobiles historiques et les nouveaux entrants : Google Apple Facebook Amazon (GAFA) et Netflix AirBnb Tesla Uber (NATU).

Le vainqueur de ce duel est loin d’être l’enjeu majeur. L’enjeu est surtout d’identifier à qui profitera le plus cette innovation ?

Plusieurs candidats apparaissent : le gestionnaire de flotte, le constructeur automobile, le fournisseur de service, et bien sûr… le client. Mais quels sont les différents besoins de ces acteurs en lien avec la voiture autonome ?

Pour le gestionnaire de flotte : l’optimisation ultime de son parc

Son rôle est assez clair au sein de la société, il est de répondre au besoin de mobilité des employés tout en optimisant son budget et son bilan environnemental. Cette mobilité peut prendre des formes très différentes : du classique véhicule de service ou fonction jusqu’au partage dynamique de véhicule en fonction de la priorisation des besoins.

Le rôle du gestionnaire de flotte est devenu stratégique avec l’apparition d’indicateurs économiques tels que le TCO (Total Cost of Ownership en €/an) ou le PRK (Prix Revient Kilométrique en €/km). L’intégration du facteur humain dans l’équation permet de reconsidérer le besoin en véhicule autonome. En effet l’improductivité du temps de conduite, tout comme le risque d’accident, sont amenés à disparaître. L’objectif actuel intégrera une dimension humaine forte, avec l’optimisation du temps de travail et de la sécurité des salariés.

En ce sens, la voiture autonome permettra au gestionnaire de flotte de :

  • Dégager du temps de travail pour ses salariés
  • Minimiser ses primes d’assurances et assurer la sécurité de ses salariés du fait d’accidents moins fréquents
  • Diminuer le volume de sa flotte par un partage de véhicule maximisé

Pour le constructeur automobile : l’avance technologique sur les concurrents

L’industrie automobile est depuis très longtemps basée sur la recherche et l’amélioration continue de ces technologies. Après de multiples avancées dans les années 80/90 (Airbags / turbo / ABS…), le rythme des évolutions a considérablement ralenti. En regardant de plus près, les écarts entre les constructeurs se sont estompés et tous proposent, à quelques mois près, les mêmes attributs technologiques.

La bataille se joue sur les prix, ce qui fait le succès des marques low cost, mais impacte aussi durement la marge des constructeurs.

Dans ce contexte, la voiture autonome présente un rôle majeur en tant que porte-drapeau de l’avancée technologique d’un constructeur. Le premier qui réussira son introduction de voiture autonome sur le marché aura une avance considérable sur la concurrence. En ce sens, malgré les récents événements peu flatteurs (premier accident mortel d’un véhicule en mode autonome), Tesla marque des points avec son système de pilotage automatique considéré par les experts comme le plus évolué.

Au sein des constructeurs, le challenge de la voiture autonome est perçu comme le moyen de faire évoluer l’industrie du produit automobile vers l’eldorado du service au client.

Pour résumer, les besoins des constructeurs automobiles sont :

  • Prendre le leadership sur l’innovation technologique
  • Faire remonter les marges avec une technologie innovante
  • Motiver la transformation d’une industrie de produit vers les services

Les besoins des fournisseurs de service et des clients seront détaillés dans la suite de l’article, à venir dans les prochaines semaines.

Auteur :
Adrien Auzeneau, Consultant