Dans un contexte mondial d’augmentation du volume de marchandises échangées par rapport au PIB, le fret fait face à une pression concurrentielle forte ainsi qu’à des exigences écologiques croissantes.[1] La gestion en flux-tendu du transport de marchandises demande la coordination d’une pluralité d’acteurs (e.g. les expéditeurs, les transitaires, les transporteurs maritimes, transporteurs ferroviaires, poids lourds et les autorités douanières etc.) dans des délais restreints. Les technologies Blockchain permettent de répondre à ces enjeux de coordination et de réactivité, comme l’illustrent les 2 cas d’usage détaillés ci-dessous.

Cas d’usage n°1 – le suivi de marchandises

A titre d’exemple, l’armateur danois Maersk développe une solution de gestion du fret maritime international sur la Blockchain en partenariat avec IBM via le produit hyperledger fabric de la linux foundation. Cette solution prévoit la digitalisation des documents liés au transport de containers tels que la liste des contrôles ou le poids brut vérifié (VGM). Les containers sont équipés de capteurs notamment pour permettre leur traçabilité. Grâce aux informations émises, les différents acteurs sont informés, spécifiquement selon leurs droits, de la localisation du container ou du statut de la livraison comme par exemple l’autorisation douanière après contrôle. Les documents liés à la cargaison sont regroupés sur la Blockchain, facilitant ainsi l’automatisation de certaines phases administratives. En effet, la blockchain permet de valider leur exécution de manière sécurisée et incorruptible.

Le suivi de marchandises via la Blockchain présente 5 avantages :

  • Faciliter la coordination entre les différents acteurs au cours du processus et réduire le temps de transition entre les étapes grâce à une mise à jour en temps réel de l’avancée des containers.
  • Réduire les coûts fixes grâce à l’automatisation des procédures. Les documents nécessitant la signature de plusieurs parties ne sont par exemple plus envoyés d’un acteur à l’autre mais validés directement sur la Blockchain.
  • Accroître la valeur client en permettant le suivi des marchandises à tout moment. Cela permet par exemple aux industriels opérant en flux tendu d’estimer au mieux les délais nécessaires à la satisfaction de la demande.
  • Faciliter la collecte et l’analyse des données de manière sécurisée de manière différenciée selon les acteurs.

Cas d’usage n°2 – Optimisation des taux de remplissage

En parallèle des avancées de l’internet des objets, IBM développe une solution Blockchain de gestion logistique pour les transporteurs routiers en partenariat avec AOS. Grâce à leur équipement en puces RFID et à la technologie Blockchain, les camions pourraient communiquer avec les distributeurs et transporteurs et les informer de leur positionnement, taux de remplissage etc. Dans le cas d’un chargement incomplet, les parties peuvent commercialiser en toute sécurité l’espace libre même pour de petits volumes grâce aux smart-contracts et optimiser ainsi leur taux de remplissage.

Cette application présente 3 avantages :

  • Réduire l’impact environnemental du secteur de transport en limitant le nombre de voyages à vide ou à remplissage partiel.
  • Augmenter la rentabilité des trajets et réduire le trafic sur les axes routiers en réduisant le nombre de véhicules en circulation.
  • Gérer la collecte des données sur les chargements, les routes empruntées et la coordination entre les différents acteurs le long de la chaîne de distribution (distributeurs, transporteurs, autorités douanières etc.).

Avec un monde virtuellement de plus en plus petit avec un nombre d’échanges croissant, le secteur du transport de marchandises à de beaux jours devant lui. Toutefois les contraintes économiques et écologiques accroissent la pression sur l’optimisation de ce secteur. La technologie Blockchain combinée à celles de l’internet des objets offre des réponses qui méritent d’être explorées.

[1] Le secteur transport est responsable de l’émission de 135,7 millions de tonnes d’équivalent CO2 chaque année en France et à un objectif de réduction de 60% d’ici 2050.

Auteurs : Chimene Bocquet et Francois Lanquetot

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