La principale critique que l’on est en droit de porter à l’égard du nucléaire concerne les déchets radioactifs.

Des produits radioactifs de vie longue sont en effet créés dans le cœur des réacteurs par fission du combustible nucléaire et ces déchets doivent être entreposés pendant plusieurs siècles. Cependant, des technologies existent aujourd’hui, qui permettent de transformer ces produits de fission de vie longue en d’autres produits radioactifs de plus courte durée de vie. Il suffit en réalité de provoquer la désintégration de l’élément radioactif de vie longue en le bombardant de neutrons rapides afin qu’il se transforme en un autre élément de plus courte durée de vie. C’est ce que les scientifiques appellent la transmutation.

 

Le CNRS et le CEA ont présenté il y a quelque temps le projet GUINEVERE qui préfigure le premier démonstrateur mondial d’incinérateur de déchets nucléaires.

Les plus vifs d’entre vous l’auront déjà compris, si l’on sait changer un élément en un autre, pourquoi pas du mercure en or comme en rêvent les alchimistes depuis des siècles ?! En réalité, rien de plus facile. Bombardez un atome de mercure avec un neutron rapide dans un accélérateur de particules et vous obtiendrez un atome d’or (après deux réactions successives qu’il serait trop compliqué de décrire ici).

Le hic ? Par ce procédé, vous ne pouvez espérer obtenir que quelques microgrammes d’or par seconde… Il faudrait donc faire fonctionner l’accélérateur de particules pendant plusieurs jours pour n’obtenir qu’un seul gramme d’or ! Quand on sait que le fonctionnement d’un accélérateur coûte quelques milliers d’euros par heure, les chercheurs d’or ont encore un bel avenir devant eux.

Auteurs :
Sébastien Hubert, Senior Consultant
Emmanuel Autier, Associé