Suite à l’article précédent présentant l’ambition des constructeurs automobiles et des gestionnaires de flottes dans la voiture autonome, nous consacrons ce numéro aux besoins des fournisseurs de services et des usagers.
Pour un GAFA (Google Apple Facebook Amazon) ou un NATU (Netflix AirBnb Tesla Uber), la voiture autonome est surtout un moyen d’entrer dans un nouveau secteur d’activité et trouver des relais de croissance. Entreprises de service par excellence, tournées vers le dogme du client roi, c’est par la connaissance des clients qu’elles entreront dans notre voiture autonome de demain.
Après avoir conquis les ordinateurs, smartphones, tablettes, télévisions, le dashboard automobile est le prochain support sur la liste. Etre au cœur de la technologie autonome a un double objectif : récupérer un maximum d’information sur les usages et fournir des services spécifiques à l’usager/client pendant les phases de conduite autonome.
Pousser la voiture autonome au paroxysme du véhicule sans chauffeur est le rêve ultime permettant de diviser les prix des services de mobilité. L’exemple d’Uber est parfait, son CEO Travis Kalanick ayant déjà annoncé sa volonté de remplacer les chauffeurs par des voitures autonomes et ainsi réduire les coûts de son service. La déclinaison commerciale est proche, le service vient tout juste d’être annoncé disponible pour les habitants de San Francisco.
Les besoins des Fournisseurs de services sont :
Les usages automobiles n’ont pas vraiment évolué depuis plusieurs années : les tendances du car sharing et l’Uberisation ont fait avancer l’histoire pour l’usager/l’utilisateur mais la vraie révolution sera bien la voiture autonome. En effet ces deux tendances restent assez limitées en termes d’impact comportemental. Pour simplifier, nous n’empruntons plus la voiture de nos parents mais celle du voisin et ne recherchons plus un taxi dans la rue mais sur une application.
Le véhicule autonome poussera ces concepts plus loin avec un élargissement de l’offre de mobilité et services tout en anticipant nos besoins. Les utilisateurs y gagneront en fonctionnalités (Véhicule à disposition en sortant de la maison, connecté et augmentant le temps de productivité), tranquillité (sécurité, temps de repos) et économies (primes d’assurances et partage entre particuliers).
Les besoins de l’utilisateur/client/usager sont :
En synthèse, l’ensemble de l’écosystème (constructeurs/gestionnaire de flotte/fournisseurs de services/usagers) profitera de cette voiture autonome mais à des niveaux très différents. Les besoins restent très hétérogènes : pour certains c’est l’occasion de rentrer sur un nouveau marché, pour d’autre une compétition à gagner face à la concurrence ou une simple optimisation des usages. Mais in fine, c’est le client/utilisateur qui décidera du succès de la voiture autonome en estimant si son temps et sa vie sont assez précieux pour les laisser entre les mains des acteurs présents ou futurs.
Auteur :
Adrien Auzeneau, Consultant